Réforme de l'orthographe : pour ou contre ?

Publié le par Jules Félix

En réaction à un commentaire sur la réforme de l'orthographe...



14/04/09 à 18h46 Jules Félix

je repasse (sans linge sale à laver)

Ah Ethernet, voici un très bon com'

Je trouve ton diagnostic très bon... mais la conclusion pêche un peu par rapidité et doctrine qui se ressent dans ta réaction du 13/04/09 à 08h53.

Je suis rassuré en lisant ta réaction du 13/04/09 à 17h00 : tu bondis comme moi face à une "erreur" d'orthographe. Ok.

Je dirais déjà rapidement que si on changeait l'orthographe des mots, c'est moi (et d'autres ?) qui seraient handicapés. Pour moi, les lettres ont un sens, une couleur, une saveur et le mot, en changeant son orthographe, s'en trouverait considérablement changé (/au/ pour mon esprit n'égale pas /o/ n'égale pas /eau/).

Mais c'est pour moi... Donc, reprenons sur le mode intérêt général. L'argument est fort intéressant : la simplification serait productrice d'heures en plus pour l'apprentissage d'autres trucs, comme, pourquoi pas ?, des langues étrangères.

Certes.

Je pense cependant qu'une réforme de l'orthographe aurait l'effet inverse : loin de rassurer les "mauvais" en orthographe (qui souvent ne font pas du phonétique mais de l'aléatoire), il va inquiéter les "bons" en orthographe. Je ne me suis par exemple encore jamais remis de l'autorisation de "malgré que" pour "bien que"...

Je dirais que c'est un peu comme le sens de circulation dans les routes. Avec la priorité à droite, ce serait beaucoup plus intelligent de rouler à gauche et pas à droite. Théoriquement, il devrait y avoir moins d'accident en changeant le sens de circulation.

Oui, mais pour mettre une réforme en place, il y a les phénomènes transitoires (rapport aux mouvements oscillatoires par exemple). Or, changer le sens de circulation aboutirait de facto à une augmentation des accidents (certains n'ayant pas percuté le changement etc.).

Pour l'orthographe, c'est pareil. Un changement mettra à poil tout le monde. Peut-être est-ce que c'est ce que voudraient ceux qui ont des dysfonctionnements avec l'orthographe ? Mais je refuse car c'est un nivellement par le bas.

D'ailleurs, personne n'a jamais interdit de prendre de la liberté vis-à-vis de l'orthographe. Beaucoup d'auteurs l'ont déjà fait. Mais garder les règles, rester stable est beaucoup plus sage que vouloir à tout prix "améliorer" (pour moi, ce serait pire).

Le mieux est l'ennemi du bien...

Pourquoi ne pas proposer des cours de soutien en plus aux enfants en difficultés ?
Et pourquoi ne pas oublier de leur dire qu'il faut bosser pour arriver à quelque chose ?

Après tout, l'orthographe n'a pas de classes sociales, c'est au contraire un vecteur de brassage social.
Contrairement à ceux qui veulent me faire croire que l'orthographe actuel est le moyen à une aristocratie de garder le pouvoir... De quelle aristocratie suis-je né ? quel est mon pouvoir ? Bref, il y a un mot : démagogie.

Bonne soirée.



14/04/09 à 23h02 Ethernet

Bonsoir Jules Félix

Simplifier l'orthographe pour dégager du temps afin de le faire servir à l'apprentissage des langues étrangères : en voilà une idée géniale! Bien sûr!

"Rapidité et doctrine [dans ma] réaction du 13/04/09" ?

- 1er point : "Le handicap orthographique est trop lourd chez nous. C'est un handicap social réel, et discriminant." Ai-je tort ? L'orthographe n'est-elle pas un facteur de discrimination dans les épreuves scolaires ? dans les lettres d'embauche ?

- 2ème point : "Combien de personnes vivent en plus honteusement ces difficultés [...]?" J'ai apprécié la réac de jakie, 13/04/09 6h19.

- 3ème point : "et cela sans raison ? Car quoi ! Etre bon en orthographe signifie-t-il qu'on raisonne bien ? Qu'on est créatif ? Qu'on est logique ? Non. C'est une "science" de plus à connaître, dont le coût est tout de même très cher payé au regard de son intérêt réel pour le développement de l'esprit." Cela, il est vrai, est à discuter. L'orthographe fait travailler la mémoire ; elle est une trace de l'histoire du mot, et ouvre donc à cette histoire (mais une trace d'une certaine manière artificielle, puisque les lettres étymologiques ont été AJOUTEES aux XIVe, XVe et XVIe siècles ! - je ne parle pas des emprunts savants ultérieurs) ; concernant les chaînes d'accord, elle exerce une logique sémantico-syntaxique, mais pas toujours fiable ("La plupart d'entre eux SONT repartiS contentS." ; Et puis, dans "Les lapins blancs mangent", on peut comprendre à la rigueur qu'on mette un S à /lapins/ parce qu'ils sont plusieurs, mais à /blancs/ ? Ils ne sont pas plusieurs fois blancs!!)

- 4ème point : "Combien d'élèves, qui auraient des choses intéressantes à écrire, n'osent pas écrire de peur de faire des fautes ?" : moult, moult, moult. "Tant mieux!" dirait-on. Peut-être. Mais s'il fallait avoir une orthographe absolument irréprochable avant que de s'autoriser à écrire, peu d'entre nous seraient autorisés à prendre la plume. Et quand apprendrions-nous à écrire des phrases syntaxiquement correctes? Des textes réussis (hors orthographe)?

- 5ème point : "Et puis, savoir orthographier ne fait pas pour autant un bon écrivain. Ecrire, c'est d'abord organiser des idées et s'occuper de la tournure des phrases ; c'est déjà beaucoup de travail, et s'il faut en plus se creuser la tête pour bien orthographier..." Je citerai ici Montaigne dans ses "Essais" : "Je ne me mesle ny d'ortografe, et ordonne seulement qu'ils [i.e. : les imprimeurs] suivent l'ancienne, ny de la punctuation ; je suis peu expert en l'un et en l'autre." (Livre III, chapitre 9 "De la vanité", GF-Flammarion p.178). Montaigne se déclare peu expert en "ortografe" et en "punctuation", et laisse cela aux imprimeurs, pourvu qu'ils suivent l'ancienne (mais laquelle ? celle du XIVe s. ? celle du XIe ?). Et, si un bon "orthographieur" était nécessairement un bon écrivain (et inversement), pourquoi le métier de correcteur d'orthographe dans les maisons d'édition ?

Pour ce qui est de l'effet transitoire, cela me fait penser à certaines réformes de ce genre comme : le passage au Nouveau Franc, le passage à l'Euro, ou la semaine des quatre jeudis.

Personne n'a jamais interdit de prendre de la liberté par rapport à l'orthographe ? Tu avais de drôles de maîtres d'école, dis-moi...  Un jury de thèse commence souvent (quand les membres ne savent pas trop quoi dire) par relever les erreurs ou les coquilles, par exemple...

Nivellement par le bas ? Oui, c'est vrai, en ce qui concerne cette matière dont le coût, je crois, est excessif. Combien, en retour, peut-on espérer de "montée du niveau" dans d'autres matières plus essentielles : les sciences, les mathématiques, les langues étrangères, et, en français, la lecture ou l'écriture de textes plus ambitieux du point de vue de leur construction par exemple?

"Le mieux est l'ennemi du bien". Mais ne viens-tu pas de dire que la réforme de l'orthographe serait au contraire une moins-value, et non pas un "mieux"? Cela ne pourrait donc pas, en toute logique, devenir l'ennemi du bien ! (je te taquine, là, j'avoue).
Autre objection : il faudrait, pour que cette assertion fût juste ici, que l'état des choses actuel fût "bien". Cela reste à voir.
Cela dit, cette idée que le statu quo vaut mieux que le changement est une grande idée de mon maître Montaigne - que je ne suis pas toujours, seulement sur ce seul point.

Dire aux enfants en difficulté qu'il faut bosser pour arriver à quelque chose... Cette idée laisserait penser que leurs difficultés viendraient du seul fait qu'ils ne travailleraient pas assez. Hélas! il y a bien d'autres raisons pour lesquelles des enfants ont du mal à suivre en classe, à comprendre ou à travailler, autres, dis-je que la paresse. Et dire à ces enfants qu'ils n'ont qu'à travailler davantage, c'est prendre le problème du point de vue, disons, quantitatif, alors qu'il est qualitatif.

"Quel est mon pouvoir?" : vous ne le savez pas, mais vous en avez certainement plus que celles et ceux qui n'osent pas écrire de commentaires ici de peur de laisser des fautes, par exemple. J'en connais (pas ici) qui n'osent pas tchatter sur internet à cause de cela, par honte de leurs difficultés en orthographe. Or, ce sont des personnes intéressantes et intelligentes, diplômées du supérieur, qui font très bien leur travail (en l'occurrence, profession de santé : psychologue en milieu hospitalier, pour situer) ; des personnes avec qui dialoguer est passionnant, et qui dialoguent volontiers... tant qu'on reste à l'oral, et qu'on ne passe pas par l'écrit.

C'est vrai que je me préoccupe de ces personnes dont les seules difficultés sont orthographiques et que cela handicape. C'est vrai aussi que je me préoccupe du coût de l'orthographe (en temps, en énergie, en argent, en (dé)motivation et en (perte de) confiance en soi) par rapport à ce que ça rapporte. C'est vrai que maintenir une telle difficulté ne peut pas aider les moins favorisés socialement dans notre pays - et, je le répète, pour un "rendu intellectuel", si j'ose dire, bien moindre que les efforts investis.
Si cela, c'est de la démagogie, alors je veux bien être démagogue.

Bonne soirée itou.



15/04/09 à 22h14 Jules Félix

Ethernet 14/04/09 à 23h02, je vais tâcher de te répondre

(je retiens ma respiration)

1. Nan, ce n'est pas un handicap social mais orthographique.
Les classes peu aisées peuvent savoir mieux l'orthographe que les classes aisées (cf les ouvriers et les ruraux). Je connais beaucoup de docteurs nuls en orthographe (j'ai pas dit médecins !) et les jurys de thèse ont autre chose à faire que de corriger les fautes du thésard qui sont beaucoup trop nombreuses généralement.

2. Oui, certains sont honteux de difficultés. Mais c'est comme la pauvreté, y a des pauvres honteux et des pauvres dignes. Si on fait un sondage chez les djeunes, j'crois pas qu'ils sont honteux de se moquer de l'orthographe. Hélas.

3. La différence entre le XIVe siècle et ce XXIe siècle, c'est qu'avant, tout était oral, maintenant, tout est écrit. Préserver un minimum de règle est absolument vital à une société de l'écrit. Le coût social d'une simplification serait beaucoup plus élevé. Tout est artificiel dans ce qui est humain : et alors ? Ton exemple de lapins blancs prend un raisonnement anglophone ou germanophone. C'est comme les pronoms : à accorder par rapport à quoi ? (mon chemin par exemple). Les Russes et les Anglais ne font pas comme les Français. Qui a raison ? personne. Faute de dire : "leurs chapeaux". Sauf pour les chapeliers. Pourtant, il y en a plusieurs. Idem pour ceux qui mettent leurs mains sur leur tête.

4. Argument du perfectionnisme recevable. Depuis que je l'ai compris, je ne fais généralement aucun reproche (sauf parfois sur PCC pour titiller) sur l'orthographe de mes amis pour ne pas les décourager de m'écrire (c'était bien avant Internet, époque du stylo à encre et de la belle feuille de bloc-note). Cependant, le problème ne provient pas de l'orthographe. Il reste la syntaxe et aligner des mots, des phrases fait tout aussi peur aux perfectionnistes. Donc, recevabilité amoindrie de l'argument. J'ai commencé à parler couramment en anglais le jour où j'ai accepté de ne pas m'appeler Shakespeare. J'étais bien forcé pour le boulot. C'était un anglais très franchouillard, mais compréhensible non seulement par des Américains mais aussi par des Azéris qui je pouvais croiser dans mes voyages... Sympa, l'absence de perfectionnisme. Les Français sont généralement de trop grands perfectionnismes. C'est contraire à l'efficacité. Plutôt donner confiance aux élèves que leur supprimer l'orthographe. Pourquoi aucun ado français ne veut retourner en France quand ils sont scolarisés aux US ?...

5. Réponse à ta question : parce que l'humain fait un nombre donné d'erreur par nombre de pages. C'est variable mais c'est prouvé. Sur 400 pages, j'ai fait quelques erreurs après publication. Je m'en veux mais tant pis (cf à perfectionnisme). Errare humanum... Beaucoup de fautes dues aux "coquilles".

6. Effet transitoire. Ch'ais pas ce que c'est la semaine des 4 jeudis (je n'en ai qu'un dans mes semaines à moi, dois-je réclamer ?). Le nouveau franc ou l'euro (je me fais toujours avoir entre 10 et 100 euros : 75 euros, c'est rien, mais quand même 500 F !), y a eu une période de transition douce : entre 1999 et 2002, on pouvait avoir les deux, puis encore un peu pour écouler la monnaie. Pour l'orthographe, ça va rendre tout le monde dyslexique. Une réforme ne peut se faire que sur l'usage, comme le disait Maurice Druon (trop conservateur sur la féminisation des fonctions).

7. Liberté avec l'orthographe : eh patate (désolé de l'interpellation), je ne parlais pas en phase d'apprentissage, mais en phase adulte, je parlais notamment des écrivains qui se permettaient quelques libertés. Idem en maths. La rigueur des maths n'est pas supprimée si on oublie les quantificateurs. On ne peut quitter les règles que lorsqu'on les maîtrise parfaitement. Comme Picasso, maître du classicisme également (j'ai un com' au frigo sur le peintre depuis trois mois).

8. Je reviens sur le jury de thèse : de quelle discipline s'agit-il ? car j'ai rarement vu un jury de thèse parler de queues de cerise... (sauf sur une thèse sur les cerises) (ou sur les queues).

9. Nivellement et vases communicants : jamais vu que diminuer l'effort sur une matière fait améliorer les autres matières. J'ai fait latin et grec tout en faisant un bac C. Les élèves qui faisaient les deux langues mortes étaient d'abord des scientifiques, étrange, non ? ben non, ceux qui se retrouvaient en sections scientifiques étaient d'abord des élèves bons scolairement, adaptés à l'école. Scientifiques éventuellement. Peu de "littéraires" chez les hellénistes et les latinistes... Idem pour l'apprentissage de l'anglais au primaire (en CM1 par exemple). Cela n'a jamais été au détriment des autres matières. Au contraire. Si l'allemand avait été enseigné plus tôt, la grammaire française serait mieux comprise. COD, COI, etc. c'est de la daube. Les déclinaisons, les cas, accusatif, datif etc. sont beaucoup plus compréhensible.

10. Mieux ennemi du bien. Je précise : "mieux" selon les promoteurs de la pseudo-simplification de l'orthographe. Mais "ennemi du bien" quand on fait deux grandes colonnes : avantages/inconvénients. Et si j'en reste aux taquineries sémantiques, que dire de l'ennemi de moins que bien ? pire ou mieux ? (rappel : mieux, c'est l'ennemi du bien).

11. Statu quo : ch'uis pas sûr que les idées de Montaigne sur ce sujet soient pertinentes. Ce sont les mêmes que celles de Maurice Druon, mais plus adaptées à notre société de l'écrit (je me répète !).

12. Enfants en difficulté : d'accord, y a pas que le quantitatif. Mais dis-moi pourquoi les gosses d'ouvriers étaient bons en orthographe il y a deux générations ? Ch'uis pas sûr que nos jeunes soient dans une "civilisation de l'effort". Je ne fais pas du sarkozysme primaire, mais ce discours a si bien pris en 2007, ce n'est pas un hasard. A propos des tchats de psychologues : cf perfectionnisme plus haut + garder le mode de communication qu'on préfère, le téléphone existe toujours, où est le problème ?

13. La démagogie, c'est de prendre en compte des cas concrets et émouvants sur lesquels tout le monde sera d'accord et d'essayer de faire des règles générales sans se préoccuper du coût social réel de ces nouvelles règles. Ce que je décris est d'ailleurs une méthode très sarkozyenne.

14. Enfin (j'aime bien le rythme duo-septaire), je ne vois pas le rapport entre difficultés orthographiques et difficultés sociales. Suffit de voir sur PCC et de faire le lien avec la profession.

Bon, je ne me suis pas relu (la flemme !), donc, tu as le droit de me lyncher sur mon orthographe et coquilles !
Bonne soirée.

(ouf, je respire à nouveau)



16/04/09 à 00h20 Ethernet

Jules Félix, à mon tour de prendre ma respiration...

1. Sur ce point, nous ne serons pas d'accord. Les difficultés que l'on éprouve en orthographe ont des répercussions sociales discriminantes. Je ne sais pas si les classes défavorisées peuvent savoir mieux l'orthographe que les classes aisées, mais les évaluations nationales montrent toutefois que sur ce point l'écart entre élèves en ZEP (Zone d'Education Prioritaire) et non-ZEP ne se fait pas en faveur des premiers.

2. Il y a effectivement un "relâchement" par rapport à la norme en général, et la norme orthographique. Cela est certainement dû aux textos et autres modes de communication écrite/orale. Toutefois, dans les petites classes je ne le remarque pas (ou pas encore, peut-être...)
"Honteux" ou "dignes" ? Mais en simplifiant l'orthographe, il ne s'agirait pas de choisir entre l'affliction ou le stoïcisme : il y aurait tout simplement moins de pauvres.

3. Oui, l'écrit explose depuis le XIXe siècle (disons). On écrit et on lit beaucoup plus qu'avant. Notre orthographe y résistera-t-elle ? Mais, bien sûr, il faut préserver un minimum de règles, car l'orthographe est ce qui nous permet de lever les ambiguïté de l'oral (chose importante dans une communication où les deux interlocuteurs ne sont pas en présence l'un de l'autre). "Préserver un minimum de règles" ne signifie pas "préserver toutes les règles".
Tout est humain ? Je ne comprends pas très bien en fait l'argument (mais il est tard). Pour les pronoms, je suppose que tu voulais dire les déterminants possessifs (mon, ton, son, notre etc.) ? Mais si tout est humain, alors cela veut dire que nous pouvons décider d'un arbitraire plus simple : ce que des hommes ont fait, des hommes peuvent le défaire.

4. Là-dessus, il me semble que nous sommes d'accord. (Ouf!)

5. Oui, d'accord. (Ouf, derechef)

6. Pour la semaine des quatre jeudis, au temps pour moi (c'est le cas de le dire), j'ai fait une erreur. J'ai voulu de mémoire faire référence à la réforme de 1582 (passage du calendrier julien au calendrier grégorien) et j'ai confondu la suppression de 10 jours que cette réforme a impliqué avec l'imaginaire semaine des quatre jeudis. Mais il s'agissait simplement d'un exemple de réforme. Pour la réforme de l'orthographe, il y a déjà une transition douce puisque depuis 1990 (ou 1991 ?) une réforme existe, ou les deux orthographes, ancienne et réformée, peuvent coexister ("maître" et "maitre", "nénuphar" et "nénufar").
Pour la dyslexie, attention! c'est un véritable trouble de la lecture, comme la dysorthographie est un vrai trouble de la capacité à orthographier.
Pour l'usage, oui je crois qu'au final il sera le maître, c'est vrai en tout cas à l'oral. Pour l'écrit, il y a quand même de plus fortes résistances. Et si l'usage devait décider des réformes, il y a de quoi s'inquiéter alors pour notre orthographe, finalement...

7. Je ne vois pas que les écrits des écrivains soient publiés avec des fautes d'orthographe de nos jours. Je ne comprends pas très bien (c'est mon côté patate). La "licence poétique" s'applique à la syntaxe, à la ponctuation, au mètre, etc. mais, sauf rares exceptions (Queneau, par fait exprès) pas à l'orthographe.

8. Je n'ai pas assisté à tant de jurys de thèse que cela, mais dans la discipline des Lettres, il y a toujours eu un des membres du jury pour relever les coquilles, et faire baisser la tête au doctorant (principe de la "paumée" lors de l'adoubement ?) Cela dit, s'il s'agit de queues de cerises, pourquoi nous fatiguons-nous à débattre ici, à cette heure tardive ? Ouh la la.

9. Ce point, en effet, mérite étude et réflexion. Il est peut-être trop rapide d'avancer ce que j'ai dit. Toutefois, j'ai du mal à ne pas penser qu'en ayant terminé les questions d'apprentissage de l'orthographe en CE1, on pourrait davantage s'occuper (en français, j'entends) d'autres points comme : comprendre les textes qu'on lit, travailler sur la cohérence et l'efficacité des textes qu'on écrit, sur la syntaxe, etc.
Maintenant, que les bons élèves soient bons partout, ça oui, je le reconnais. Mais ce n'est pas à ceux qui ont des facilités auxquels je pense dans mon com.

10. Eh, eh ! vive Raymond Devos, ici !

11. Donc pas de statu quo ? mais tu disais l'inverse précédemment. Ou bien c'est moi qui comprend mal ?

12. Pour l'orthographe d'antan, faudrait que je me renseigne mieux. Cet argument est fréquemment avancé, mais sur quelles études autres que le souvenir peut-être enjolivé du passé ? Quoi qu'il en soit, le niveau en orthographe des élèves a baissé en France, comme en témoignent des études récentes. C'est un fait. Il faudrait maintenant en analyser les causes. parmi celles-ci, certes, je crois, un moins grande résistance à la frustration et un refus de la norme.
"Où est le problème" ? Se mettre en marge des nouveaux outils de communication n'est pas un petit problème je crois. C'est comme si tu disais à quelqu'un qui ne sait pas utiliser le mail : il y a les pigeons voyageurs, tu sais, les nuages de fumée et le tam-tam.

13. Voyons les chiffres des évaluations nationales, s'ils te paraissent moins affectifs, entre ZEP et hors-ZEP, comme je l'ai déjà dit. Et quant au coût social d'une simplification (raisonnée, bien sûr) de l'orthographe, je ne vois a priori que des bénéfices, je l'ai déjà dit.

14. J'ai déjà un peu répondu dans le 1.) J'ajoute que PCC n'est pas a priori un échantillon représentatif de la population, scientifiquement parlant.

OUF. Hé bien, Jules Félix, je suis content de voir que notre orthographe continue de nous passionner jusqu'à... 00h20 environ.

Et je continue à penser que ses difficultés inhérentes sont coûteuses en temps et en énergie, et discriminantes socialement.

Bonne nuit, ç'coup-ci !



20/04/09 à 12h10 Jules Félix

je reviens et j'envoie ma sale salve

1. Il me faut alors des références, des données, des rapports... Les gosses de bonne famille sont aussi nuls que les ressortissants des cités banlieusardes en orthographe. Idem pour les diplômés...

2. Idem : pauvre est différent de nul en orthographe. Par ailleurs, t'auras toujours des honteux de ne pas savoir aligner des mots (même s'ils pouvaient désormais aligner des lettres sans risque).

3. Tu parlais de naturel/artificiel. Et je te répondais : tout ce qui est humain est forcément artificiel. Et ce n'est pas un mal (sinon, j'serais pas en train de pianoter sur un écran). Sinon, merci, en effet, je voulais parler des déterminants possessifs (c'était la nuit).

6. Passer du 5 au 15 octobre 1582 ? rien à voir avec l'orthographe ou le sens de la circulation. C'est comme les années bissextuels ! On s'y adapte facilement. Uniquement les vendeurs d'agenda qui doivent faire gaffe. Parlons de dyslexie : je t'assure que j'aurais un réel trouble de lecture si on réformait l'orthographe et que les écrivains l'adopataient. Je suis incapable de lire un texte en langage texto. Incapable de comprendre : ces lettres mises n'importe comment ne me donnent aucun écho cérébral.

7. Si si : aussi l'orthographe (d'ailleurs, les réformeurs d'orthographe sont très contents d'en citer). J'en ai un à l'esprit (pas cité par eux car un peu trop normalien et académicien sur les bords), c'est feu Alain Peyrefitte qui écrivait médias "médiats" avec un t final car médiatique. Il l'expliquait d'ailleurs, mais il a dû être le seul à le faire en connaissance de cause (j'parle pas de ceux qui font des zerreurs).

8. Oui ok... mais dans les sciences dures, je t'assure, ça parle d'autre chose ! et l'orthographe, c'est vraiment des queues de cerise (mais PCC, justement, c'est le site Pour Cueillir les Cerises... par la queue évidemment !).

9. Quand on est responsable de l'intérêt général, on doit décider en fonction de tout le monde, pas de certains. Et ça n'ôte rien à la nécessaire solidarité pour les plus faibles.

11. Tu m'as mal compris : je suis pour le statu quo, mais pas avec un argumentaire vieux comme Montaigne. L'argumentaire de Druon me paraît plus pertinent car plus "actuel" même si l'homme peut inspirer d'autres sentiments sur d'autres sujets.

12. Je n'ai pas d'étude, mais les nombreux témoignages au fil de ma petite vie me donnent presque une uniformité dans ce sentiment : les plus âgés, quelle que soit leur classe sociale, connaissent l'orthographe et les plus jeunes, quelle que soit leur classe sociale, sont nuls en orthographe. Pour les causes, tu as raison, refus de l'autorité mais la paresse est à mon avis un élément majeur, non pour les blâmer, mais une personne qui m'est très proche et que j'ai pu voir vivre au jour le jour durant sa quarantaine d'années d'enseignement a pu voir que depuis les années 1990, même si elle disait des conneries (on n'est jamais à l'abri d'une erreur), elle n'avait plus de contestation. Les élèves gobaient la parole du prof comme parole d'Evangile (et idem pour le présentateur de TF1), ce qui fait peur politiquement pour les décennies à venir... Donc, je parlerais de paresse intellectuelle. Sûrement pas physique.

13. T'as un lien sur ces évaluations ? (et j'en ai déjà vues corriger par une amie, ch'uis pas sûr que ce soit très valables, mais je m'avance imprudemment). Dans tous les cas, je ne vois pas comment on peut les raccorder aux CSP des parents. C'est illégal.

14. Tout à fait d'accord. Je pense que la sociologie de PCC est intellectuellement aisée. Et quand je vois le nombre de fautes, ça me fait frémir !!!

15. Pas question de mettre les tréma n'importe où dans ambiguïté, c'est n'importe quoi, cette rénovation !!!!!

Désolé, j'ai mis quatre jours !!!

bonne journée (miaou).
(j'ai pas relu, faut pas exagérer non plus).










Publié dans Questions de société

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